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55 min
France, 2018

Musique originale : NR
Français




Résumé


"J’ai décidé il y a quelques mois lorsque mon père, contrebassiste classique professionnel, m’a annoncé arrêter son métier, de commencer à l’enregistrer. Une fois par mois. Je m’étais promis l’année précédente, lorsque les médecins ont diagnostiqué sa maladie de Charcot, de tout faire pour l’aider à garder un lien avec la musique, le plus longtemps possible. Depuis, il a vendu tous ses instruments, donné toutes ses partitions, fait disparaître tout ce qui à mes yeux était constitutif de l’homme qu’il est. Aujourd’hui je prends conscience qu’à travers ces enregistrements, ce n’est pas le contrebassiste que je cherche à rencontrer mais le père que je pensais connaître, et que pour le laisser venir à moi, je dois le laisser me parler de contrebasse."

L'avis de Tënk


“La Belle Auray” vient d’être déballée. Ses vibrations emplissent l’espace sonore, tandis que s’amorce un dialogue de duettistes au micro et à l’archet. “Tu te demandes parfois pourquoi j’enregistre ? - Pour marquer quelque chose qui ne se reproduira plus. Et qu’est-ce que je vais en faire de tout ça ? - Le sais-tu toi-même ?” Antoine Richard a composé avec pudeur cette pièce qui enregistre une disparition : celle d’un homme qui a construit sa vie autour d’un instrument “qu’on prend dans ses bras” (comme le dit le luthier Jean Auray). Les sons d’un rabot entamant le bois d’un futur instrument font écho à la faiblesse croissante du corps que ronge la maladie, et qui ne pourra plus le faire sonner. Privé de motricité, Benoît Richard transpose tout sur l’écriture d’une œuvre qui lui survivra. Celle-ci devient l’écrin des silences, des mots qui doivent sortir, avant le silence. “Sur la touche” met en sons un père et un fils, interprètes virtuoses du moment où ils semblent vraiment se rencontrer.

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