Résumé
“Pays barbare” analyse la montée et la chute du fascisme et le colonialisme italien en Afrique des années 1920 aux années 1930. Depuis plus de quarante ans, Yervant Gianikian et Angela Ricci Lucchi réalisent leurs films à partir d’images d’archive du XXe siècle. Re-filmées, colorisées, ralenties, recadrées et accompagnées d’une musique ou par le chant de Giovanna Marini, ces images interrogent dans un même mouvement l’histoire et sa représentation, et déconstruisent le discours du pouvoir et l’imaginaire de l’Âge des extrêmes.
L'avis de Tënk
Le film le plus politique de Gianikian-Ricci Lucchi : pour la première fois, leur voix commente les images. L’archéologie filmique qui caractérise leur cinéma se transforme ici en un geste d’intervention sans équivoque, qui interpelle le présent. Telles des allégories spectrales du néofascisme européen, des images d’horreurs coloniales et de carnavals lugubres ressurgissent des archives. Au centre de tout cela, l’être humain sorti de la première guerre mondiale, réduit à une “vie nue”, prêt à se fondre dans la masse totalitaire, à devenir un instrument consentant de l’extermination, finalement spectateur et complice du massacre. “Nous sommes plongés dans une nuit noire. Nous ne savons pas où nous allons. Et vous ?”.
