Résumé
Sur une plage de Berck-sur-Mer, l’architecte Patrick Bouchain, concepteur du cirque Zingaro, du Lieu unique à Nantes ou de la Condition publique à Roubaix, se prête au jeu de l’abécédaire. Vingt-six lettres et autant de mots pour articuler des concepts, des histoires et des souvenirs. Il en résulte un film à l’image du personnage : à la fois intime et universel, sensible et visionnaire. Cette conversation est aussi l’histoire d’une rencontre, d’une complicité entre deux générations d’architectes.
L'avis de Tënk
À la lettre K, Bouchain dit : "Je déteste jouer. Je n’aime pas le jeu car dans tous les jeux, il y a un perdant." Avant d’ajouter qu’enfant, il lisait les règles du jeu pour comprendre comment perdre – ou tout du moins empêcher les autres de gagner. Soit deux caractères marquants de son attitude de concepteur : le goût du droit ("c’est la liberté !") et un art consommé du contournement (de la règle). Le film restitue bien l’anticonformisme et la malicieuse tournure d’esprit de l’architecte. Mais bien sûr, la boutade n’en est pas une : c’est l’idéologie de la normalisation et de l’évaluation systématique des êtres et des choses que l’expérimentateur Bouchain combat — tant comme architecte que comme sujet politique. "Il faut lutter contre le modèle, il n’y a pas pire que le modèle. Comme chaque chose a son contraire, par nature, il ne peut pas y avoir de modèle unique."
Arnaud Lambert
Réalisateur
