Par une superbe photo noir et blanc, le photographe-cinéaste magnifie l’existant, la beauté du monde, en nous donnant à voir un rituel traditionnel d’inspiration chamanique. Il joue avec le temps, le modélise, en ralentit le mouvement : la salle de montage fait ici office de chambre noire, dans laquelle on retravaille les images, on les développe, on les révèle, on les ralentit à l'extrême, jusqu'à la frontière de l'image fixe. Mais toujours un flocon tombe, un chien bouge, infimes indices d'un mouvement bien présent.
Et si le film, très maitrisé, échappe à l'esthétisation, c'est probablement grâce à l’attention que nous portons au son et au commentaire qui, en nous informant, nous raccroche au réel.

Jean-Marie Barbe
Producteur, coordinateur éditorial de Tënk
et co-fondateur des États généraux du film documentaire de Lussas