Résumé
Suite à la mort de deux policiers palestiniens dans une mission de représailles, un ex-soldat israélien cherche le pardon. Sa petite amie ne pense pas que ce soit si simple, elle soulève des questions que lui n’est pas encore capable d’affronter. Le soldat témoigne volontairement devant la caméra, mais ne veut pas dévoiler son identité. Et le cinéaste, tout en cherchant la solution adéquate pour préserver l’identité du soldat, interroge à travers cette tragédie musicale documentaire sa propre conduite politique et artistique.
L'avis de Tënk
Inclassable et unique est le cinéma d'Avi Mograbi qui démontre, une fois encore, sa forte capacité d'innovation et d'inventivité. Dans ce film puissant dont on ne sort pas indemne, il casse les modes de représentations classiques du documentaire. Comment masquer l'identité du jeune soldat ? Alors qu'il cherche la manière de recueillir son témoignage, l'ingénieuse idée du masque numérique évolutif en 3D, qui dissimule le visage et en révèle progressivement l'humanité s'impose. Le jeu de masques, le chœur des intermèdes musicaux qui offre la possibilité au cinéaste d'exprimer ses doutes, n’est pas sans nous rappeler la tragédie grecque et son fort pouvoir cathartique.
Pascale Paulat et Christophe Postic
Co-directeur·rices artistiques du festival
des États généraux du documentaire, à Lussas
Retrouvez ici un entretien avec Avi Mograbi mené par Jean-Marie Barbe en août 2021 lors des États généraux du film documentaire, à Lussas. Dans celui-ci, le réalisateur parle de ses films et en particulier de son dernier, “Les 54 premières années - Manuel abrégé d’occupation militaire”.
