Résumé
Dans la chaleur étouffante d’un mois d’août en Israël, le cinéaste alterne scènes de rue marquées par les tensions inter-communautaires qui surchauffent les esprits (y compris le sien) et saynètes grinçantes où il joue, face caméra, son propre rôle, celui de sa femme et celui du producteur d’un film qu’il prépare sur le massacre de musulmans par un colon israélien dans une mosquée à Hébron.
L'avis de Tënk
Comment faire du documentaire de terrain sans pour autant faire abstraction de ses propres réflexions, malaises, critiques, colères ? Réponse originale et provocante de Mograbi : en faisant du cinéaste un personnage (à moitié fictionnel) du film ; et de son enquête (avec ses difficultés, ses ratés voire son impossibilité), le moteur même du film. Le voilà donc tantôt caméra au poing interpellant des militaires bloquant des Palestiniens à un check-point, tantôt remettant en scène en studio le témoignage de la femme de l’assassin fanatique de Hébron, tantôt se prenant à partie lui-même facétieusement face caméra.
François Niney
Docteur en Philosophie et en Études cinématographiques, critique et documentariste
